Et oui, vous l'aurez deviné au titre, c'est bien le premier mardi du mois, chez Stephie.
Et pour honorer ce rendez-vous, un livre à ne pas mettre entre toutes les mains.
Pour public averti seulement !
Imaginez le topo…
Mickaella est une jeune fille de 27 ans, super belle sans en avoir conscience, avec « un corps de rêve, des seins galbés et volumineux (90 E quand même) et de quoi rendre n’importe quel homme idiot », (à condition de savoir mettre tout cela en valeur)(ce qu’elle ne sait pas faire au début de l’histoire), veuve depuis peu d’un homme (millionnaire) de 64 ans (mais non elle ne l’a pas épousé pour l’argent, voyons), Micky est prof de philo (intelligente avec ça)(ben voyons). En somme : canon, millionnaire et intelligente : une fille qui a tout pour elle quoi. Sauf que non, les amies. Micky n’a pas tout pour elle, car, voyez-vous elle :
- ne connaît rien de sa (la) sexualité.
- ni de son très grand potentiel érotique
- ni de son côté « je suis une fille soumise qui ne connaît pas le mot « déontologie ».
- Et enfin elle ne sait pas encore qu’elle est capable de jouir plus de fois en une journée qu’elle ne cligne des yeux (oui peut-être que j’exagère un peu)(mais vraiment un peu alors).
En gros, Micky n’a pas tout pour elle. Il lui manque :
Alexis, un de ses élèves qui est un jeune homme de 18 ans qui travaille comme « nez » en plus d’être lycéen (voilà qui est peu commun, vous en conviendrez). « Le bougre parle couramment l’anglais, l’espagnol, pratique la musique depuis son plus jeune âge, connaît l’histoire et la géographie sur le bout des doigts (doigts dont il sait parfaitement se servir) et il sèche les cours de science estimant le prof incompétent et soporifique ». Bref, le mec parfait, me direz-vous, car oui, vous imaginez bien qu’Alexis est aussi beau et riche, en plus d’avoir l’odorat surdéveloppé (à l’instar de son sexe comme Micky le découvrira bientôt) et d’être super intelligent.
Sauf que non. Alexis non plus, n’a pas tout dans la vie.
Car il a des fantasmes inassouvis.
Et je vous le donne en mille : qui va t-il choisir pour les assouvir ? (Heu, rappelez moi comment on devient prof de philo déjà ?)
Alors voilà, dès le premier cours, Alexis commence son interrogatoire : (en parlant de mari décédé) :
- Quel âge avait votre mari ?
– Soixante-quatre ans.
– Quel âge avez-vous ?
Je souris, je vois bien où conduit sa question.
– Vingt-sept ans.
Il ne paraît pas surpris et continue inlassablement son interrogatoire.
– Vous étiez mariés depuis longtemps ?
– Neuf ans.
– Pourquoi avez-vous épousé un homme qui aurait pu être votre père ?
Et là, à Micky de répondre « Mais enfin, ça ne vous regarde pas » !
Ah non, ça c’est ce qu’une prof normale aurait répondu. Micky elle, n’est pas une fille comme les autres (et pas seulement car c’est une femme fontaine) et du coup elle lui répond :
« Il est venu un soir au bar, nous avons discuté pendant des heures, il était passionnant. Il est revenu plusieurs soirs de suite alors qu’il devait être rentré à Paris depuis longtemps. Au dernier soir, il m’a proposé de l’épouser. Il m’a expliqué sans gène qu’il appréciait ma compagnie, qu’il me trouvait belle et intéressante, qu’il n’avait pas eu d’enfant et qu’il ne se voyait pas m’adopter, préférant de loin l’idée de me coucher dans son lit plutôt que de border le mien. Il m’a dit que je pourrais bénéficier de sa fortune, de sa notoriété » et qu’elle pourrait reprendre ses études… (Une proposition qui ne se refuse pas, on est bien d’accord.)
Du coup, Alexis, non loin d’arrêter son exploration (pas de son sexe encore mais ça ne saurait tarder) demande, fort à propos :
Votre mari vous donnait-il un surnom Mickaella ?
Mon prénom résonne bizarrement dans sa bouche, je crains soudain que la rougeur de mes joues ne trahisse mon émotion.
– Micky. Dis-je tout bas.
Me permettriez-vous d’user de ce surnom et de vous tutoyer en privé ?
– Je te le permets.
Il acquiesce en se levant.
– Merci Micky ! Lance-t-il avant de partir.
Donc, attendez, si on récapitule, la fille permet à son élève de la questionner sur sa vie privée, de la tutoyer ET de l’appeler par le surnom que lui donnait son défunt mari ? Ah mais oui. C’est bien ça. Rien de plus normal...
Mais ce n’est que le début… Après ça, Micky va faire exactement TOUT ce que va lui demander son élève. (et quand je dis tout, c'est genre... tout.)
Ca va du fait de ne se mettre qu’en jupe, de se toucher avant les cours, d’aller se faire épiler, coiffer, habiller, de ne pas porter de sous vêtements, d’ouvrir les cuisses pendant ses cours (car il peut « la » sentir jusqu’au fond de la classe)(so classe and so exciting), et elle va même jusqu’à accepter de « chauffer » un des élèves qui craque pour elle jusqu’à qu’il finisse par se branler en cours (déontolo quoi ?), …
Mais bon Alexis est beau et sûr de lui, que voulez-vous ? (et Micky, elle, est une nympho qui se cherche encore).
Et c’est comme ça que très vite, notre héroïne se met à penser :
"N’est-ce pas un homme de quarante ans mon aîné qui a éveillé mon esprit ? Alors pourquoi un homme de dix ans de moins n’éveillerait-il pas mon corps ? (parce que c’est ton élève ? Parce que tu n’as plus aucune personnalité ?) S’il est dit que je suis destinée à de tels extrêmes, je ne peux pas lutter" (ah ben c’est sûr, s’il est dit, tu dois le faire)(quoi que je pense quand même que c’est plus simple de faire ce qui est demandé quand il est dit de jouir que quand il est dit de se couper une main…)(mais ça n’est que mon avis et il n’est pas toujours avisé comme vous le savez bien).
Bref. Vous l’aurez compris, Micky ne lutte pas (ou si quand même un peu)(genre 1 minute 30) et elle devient rapidement l’objet d’Alexis (qui a quand même une copine en parallèle). Elle fait tout ce qu’il lui demande et lui l’initie à la sexualité, à l’érotisme, à l’envie, à la jouissance, à la beauté, à la sensualité et à l’amour… En bref, aux plaisirs et à bien plus encore…
Oui, bien plus encore, car derrière tout ça, il y a une Société. Et quelle société mes chères amies…
Mais je ne vous en dis pas plus car ça vaut la peine de lire ce livre érotique pour le découvrir. Livre dans lequel vous trouverez, en vrac :
- Du sexe, beaucoup de sexe, rien que du sexe (levez la main et dites je le jure)(oups, j’ai eu un moment d’égarement, excusez moi.). Je disais donc qu’il y avait beaucoup de sexe (genre quasi à toutes les pages)(ce qui peut faire beaucoup).
- Une société mystérieuse avec des services pour le moins particuliers.
- Un vocabulaire cru.
- Quelques scènes un peu choquantes ou pour le moins dérangeantes (pas forcément sexuelles)
- Aucune barrière ni tabou aussi bien dans le langage que dans les pratiques et les positions.
- Du BDSM (mais pas trop violent)
- et enfin un jeune homme qui poignarde environ 100 fois notre héroïne, que ce soit de son regard noir, ou de sa queue. (si vous lisez ce livre, auriez-vous l’amabilité de compter le nombre de fois où le mot « poignarder » est utilisé ?)(Merci, je vous enverrai un carambar pour vous remercier)(ou un plug anal tiens).
Alors, mon avis dans tout ça ?
Je ne vais pas vous mentir, j’ai dévoré ce livre en quelques jours à peine. Non seulement c’est bien écrit (même si l’emploi du présent peut déranger au début) mais en plus il y a une telle tension entre ces deux personnages ou plutôt, une telle monté de la tension sexuelle que nous avons sans cesse envie de continuer le livre.
Alexis est un garçon patient, et il initie Micky à sa sexualité en douceur, étape par étape.
Notre héroïne jouit, jouit jouit et jouit attend, découvre, en veut plus, n’obtient pas, finit par obtenir mais en veut davantage, tant et si bien qu’elle est prête à tout. Oui Micky ne connaît plus de limite et est prête à tout pour être assouvie et comblée.
Et bizarrement, nous aussi, on veut en plus. On veut en lire davantage, on veut savoir ce qu’il va se passer et comment, dans quelles circonstances, et surtout on veut savoir comment tout va se finir. Car on soupçonne des choses, et on veut le dernier mot.
Quant aux scènes, elles ont l’avantage de ne pas être répétitives et d’être en plus émoustillantes, malgré un langage cru qui ne choque pas pour autant dans ce contexte…
Donc oui, j’ai beaucoup apprécié le jeu qui s’instaure entre eux, leur relation, et surtout, l’évolution de celle-ci même si, à aucun moment, je ne me suis attachée à l'un deux.
Ce qui est d'ailleurs le premier point négatif que je ferais : l'auteure (et c'est sûrement voulu car je pense qu'elle maitrise parfaitement les effets et réactions qu'elle donne à ses lecteurs) ne nous rend absolument pas Micky et Alexis attachants.
Ensuite, si j'ai apprécié certains aspects, j’ai aussi été dérangé par quelques autres. En fait, c’est simple, dès que l’histoire touchait une tierce personne, cela m’a gênée.
Que Micky n’ait aucune éthique et qu’elle veuille écarter les cuisses à son élève et se faire prendre sur son bureau, soit, c’est son problème et ça passe plutôt bien d’ailleurs.
Par contre, quand elle accepte de chauffer un élève (autre qu’Alexis donc) lors de son cours afin qu’il se touche, pour le foudroyer du regard au cours d’après quand il veut recommencer, personnellement ça ne m’a pas fait vraiment fantasmer. J’ai trouvé ça inutile, malsain et surtout, pas du tout excitant.
Et je ne parle pas de la scène avec « Lucas » dont je tairai les détails mais qui m’a révoltée, ni de la façon dont se moque Micky de cette pauvre Julia à la fin, ni, enfin, de l’endroit où ils couchent pour la dernière fois du livre.
Je n’ai clairement pas compris l’intérêt de cette scène finale, que j’ai trouvé tordue, inutile, dérangeante et surtout malsaine de la part de tous… Mais vous comprendrez quand vous la lirez.
Alors oui, honnêtement je comprends l’engouement des lecteurs pour ce livre, et je répète que dans l’ensemble j’ai bien aimé et que c’est justifié, mais quand même, certains aspects et agissements de notre couple m’ont vraiment perturbée et dérangée. Ils n’apportaient rien et je n’ai donc pas compris tous les choix de l’auteure.
Qui de nous deux ? - Angela Behelle
Editions La Bourdonnaye - Format Kindle - 224 pages.
Pour retrouver plus de billets "coquins" c'est par ici, chez Stephie et les avis de mes copines de LC plus enthousiastes que moi: Sabrina et Evenusia.