Je m’attendais à une gentille histoire d’amour qui allait satisfaire la midinette que je suis…
Comme je me suis trompée !
On est loin du compte…
Au lieu des hiiiiiiiiiii que j’aurais pu écrire, voilà que je me retrouve à avoir du mal à vous parler de ce livre, tant l’atmosphère y est particulière, et ce, depuis le début…
En effet, d’emblée, Grace se réveille dans une pièce blanche, avec, non loin d’elle, un jeune homme qu’elle ne connaît pas, ou dont elle n’a qu’un vague souvenir : Ethan. Qui est il ? Que lui veut il ? Que fait elle là ? Pourquoi ne peut elle pas partir ?
Sa seule occupation devient vite d’écrire, vu que la pièce ne comporte qu’une table, une chaise, un cahier et des crayons…
Et nous voilà plongés dans le passé de Grace, dans son histoire, sa vie, ses souvenirs… Des souvenirs heureux : la rencontre avec sa meilleure amie Sal, son histoire d’amour avec Nat, et des moins heureux, la mort de son père, les absences de sa mère, la dispute avec Sal, les non-dits avec les autres, sa vie de débauche.
Jusque là, le résumé peut faire penser à Lettre à mon Ravisseur pour le côté « enfermement » ainsi qu’à Au coeur de ma nuit pour le côté, « je couche à droite à gauche et j’ai de mauvaises relations avec mes proches… »
Mais les comparaisons s’arrêtent vite.
Ici, rien à voir, car dès le début on apprend que Grace a voulu mettre fin à ses jours, et on sait que les souvenirs qu’elle nous distille petit à petit vont nous mener au pourquoi de ce choix…
D’ou l’atmosphère particulière de ce livre…
On attend et on appréhende, on se doute de quelque chose, on refuse d’y croire, on ne veut pas que ce soit ça mais en même temps, on sait.
Et puis on tourne les pages, car il faut qu’on arrive à ce moment, que l’épée Damoclès au dessus de nous, de Grace, s’abatte une fois pour toute, afin que l’on arrête d’angoisser, d’appréhender, d’être anxieux…
Oui on veut arriver au pourquoi. Qu’est ce qui a pu arriver à Grace pour qu’elle puisse vouloir en finir ? Ce livre est donc happant, on ne peut se retenir de tourner les pages car on ne veut plus avoir le cœur serré à l’idée de ce qui va se passer, de ce que l’on pressant sans vouloir y croire…
Le récit n’est pas lourd pour autant, il est même parfois léger, et teinté de sarcasmes, car Grace n’en manque pas, et heureusement, sinon je ne crois pas que je serai arrivée au bout de cette lecture!
C’est un livre qui fait ressentir beaucoup d’émotions donc je pense qu’il mérite d’être lu, ou plutôt d’être vécu. D’autant que tout le monde ne le vit (lit) pas avec la boule à la gorge et les larmes aux yeux, comme cela m’est arrivé très souvent : en effet Sandy l’a dévoré de manière plus légère, avec surtout, l’envie d’en savoir plus mais sans pour autant appréhender la suite comme ça a été le cas pour moi.
Une certitude, on y pense encore après l'avoir terminé, on se pose des questions, on excuse certains comportements, on en condamne d'autres, en tous cas, on ressent le besoin d'en parler, de partager nos derniers ressentis (merci Clarabel et Sandy !)
Un petit passage poignant :
We were all looking, and no one was speaking.
Music was blaring.
A door was slamming and feet were running. And running. And running. And running.
My eyes were broken and my brain was too.
My heart had been left for dead on the carpet.
My feet were running. Faster faster FASTER.
L’avis de Clarabel qui l’a dévoré, qui a adoré, qui a vécu ce livre de la même manière que moi, et celui de Sandy qui a elle aussi beaucoup aimé.
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