Après Easy et Iced, je ne pensais pas avoir un troisième coup de cœur en 2012… Et pourtant…
Pourtant ça a été le cas avec The Sea of Tranquility que j’ai adoré, dévoré, et que je ne pouvais pas lâcher…
J’ai traduit les extraits que j’ai sélectionné, car je veux convaincre le maximum de personnes de lire ce livre, quand il sera traduit en français. Car il va l’être c’est obligé. Et pour celles qui lisent en anglais, je n’ai qu’un conseil : lisez-le.
The sea of tranquility, c’est l’histoire de Nastya qui débarque dans un lycée, habillée et maquillée comme une pute…
« What she looks like in that picture is nothing compared to what she looks like without a trace of make-up on and her hair pulled off her face. That’s what I’d like a picture of, instead of having to rely on my memory of her, lost and dripping sweat in my garage at one in the morning »
« Ce à quoi elle ressemble sur cette photo n’est rien comparé à ce à quoi elle ressemble sans une trace de maquillage et sans ses cheveux sur les yeux. C’est ce que j’aimerais, comme photo, au lieu de devoir compter sur ma mémoire pour retrouver l’image d’elle, perdue, trempée de sueur dans mon garage, à une heure du matin »
Nastya, c’est la fille qui est seule et surtout, qui veut le rester.
Sa particularité, à part tenir tout le monde à distance ?
Elle ne parle pas. Pas un mot.
« I hope it’s enough to help me keep my mouth shut. I haven’t said a word to another living person in 452 days. I write my three and a half pages, tuck away my composition book and crawl into bed, knowing how close I came to not making it to 453. »
« J’espère que c’est assez pour garder ma bouche fermée. Je n’ai pas dit un mot à une autre personne depuis 452 jours. J’écris mes 3 pages et demi, balance mon livre de composition et vais au lit sachant à quel point j’ai été proche de ne pas atteindre le 453ème. »
On sait qu’il lui est arrivé quelque chose d’horrible, mais le mystère reste entier.
Sa main gauche tremble de temps en temps, elle a des cicatrices un peu partout.
Elle a vécu un drame, s’isole, et nous, on rêve de connaître son secret…
« There are twenty-seven bones in your hand and wrist. Twenty-two of mine were broken. Relatively speaking, my hand is kind of a miracle. It’s full of plates and screws, and even after several surgeries, it still doesn’t look quite right. But it works better than they thought it would. And it’s not like it can’t do anything ; it just can’t do the one thing I want it to. The thing that made me, me. »
« Il y a 27 muscles dans votre main et votre poigné. 22 des miens étaient cassés. De manière relative on peut dire que ma main est une sorte de miracle. Elle est pleine de broches et même après de nombreuses interventions, elle a toujours l’air bizarre. Mais elle fonctionne mieux que ce qu’ils pensaient possible. Et ce n’est pas comme si elle ne pouvait rien faire : c’est juste qu’elle ne peut plus faire la seule chose que je veux. La chose qui faisait de moi, moi. »
Mais on n’est pas les seules à vouloir le connaître.
Josh est aussi un écorché de la vie et on lit et vit l’histoire de son point de vue, en plus de celui de Nastya. Son passé est connu de tous, et lui aussi se tient à l’écart du reste du monde.
Sauf que pour une raison qu’il ne s’explique pas, Nastya a décidé de l’approcher.
Et sans lui demander son avis, elle s’insinue dans sa vie…
« I wonder what it will take for her to pick up on the fact that she lives in the same world as everybody else, and in that world, people leave me the fuck alone. »
« Je me demande ce qu'il va lui falloir pour comprendre qu'elle vit dans le même monde que tous les autres, et que dans ce monde, les gens me foutent la paix. »
Ce qu’il finit par accepter, et laisser faire…
« I know at that moment what he’s given me and it’s not a chair. It’s an invitation, a welcome, the knowledge that I am accepted here. He hasn’t given me a place to sit. He’s given me a place to belong. »
« Je sais à ce moment là que ce qu’il m’a donné n’est pas une chaise. C’est une invitation, un sentiment de bienvenue, l’assurance que je suis acceptée ici. Il ne m’a pas donné une place ou m’asseoir. Il m’a donné une place où me sentir chez moi. »
Josh….
Vous vous en doutez, il a su faire fondre mon cœur.
Son passé, sa passion, ses amis, sa vie, son garage… Tout en lui m’a plu, et m’a émue.
« I believe in God, Sunshine. I’ve always believed that God exists,» he says.
And what he says next isn’t self-pity or angst or melodrama. It’s truth.
« I just know that he hates me. »
« Je crois en dieu, Sunshine, j’ai toujours cru que Dieu existe » il dit.
Et ce qu’il dit après n’est pas de l’auto-apitoiement, de la colère ou du mélodrame. C’est la vérité.
« Je sais juste qu’il me déteste »
Et petit à petit, les barrières tombent…
« Josh Bennett laughs and its one of the most natural, uninhibited, beautiful sounds I’ve ever heard. I know Kara Matthews is watching us and people will talk tomorrow. But right now I can’t even care. Josh Bennett laughs, and for one minute, everything is right in the world. »
« Josh Bennet rit et c'est l'un des sons les plus naturels, décomplexés et beaux que j'ai jamais entendu. Je sais que Kara Matthews nous observe et que demain les gens parleront. Mais tout de suite, je m'en moque. Josh Bennet rit et durant une minute, tout tourne rond dans le monde. »
Mais pas suffisamment pour nous éclairer sur ce qui nous tourmente…
« I’d ask you, you know. If I was allowed. I’d ask you a thousand times until you’d tell me. But you won’t let me ask. »
« Je te le demanderais, tu sais, si j’y était autorisé. Je te le demanderai des centaines de fois jusqu’à ce que tu me le dises. Mais tu ne me laisseras pas demander. »
Ce livre m’a fait vibrer,
« It wasn’t so much that I wanted to see her again,” he says, looking at me with the depth of more than seventeen years in his eyes. “I wanted her to see you. »
« Ce n’était pas tant que je voulais la voir » me dit-il en me regardant avec des yeux portant plus de poids que ses 17 ans « je voulais qu'elle te voit ».
sourire, donné des papilllons,
« Just so you know, » I inform him, « one day, I’m going to get tired of sharing your affection with that coffee table and I’m going to make you choose. »
« Just so you know, » he mimics me, « I would chop that table up and use it for firewood before I would ever choose anything over you. »
« Juste pour que tu saches » je l’informe « un jour, je vais en avoir marre de partager ton affection avec cette table basse et je vais te demander de choisir »
« Juste pour que tu saches » il m’imite « Je couperai cette table et l’utiliserai pour en faire du feu de bois avant que je choisisse n’importe quoi avant toi ».
et il m’a déchiré le coeur.
I shake my head. Nothing about her is real. I’ve had her sitting in front of me for months and I didn’t see her, I didn’t hear her. I didn’t know her any better than everyone else. I feel like I’ve failed somehow. Failed me, failed her, failed us.
« Believe me, Nastya. I don’t ». She walks out and shuts the door silently behind her. It’s the first time I’ve ever said her name.
« Je secoue ma tête. Rien à son sujet n’est réel. Elle s’est assiste en face de moi pendant des mois et je ne la voyais pas, je ne l'entendais pas. Je ne la connaissais pas mieux que les autres. J’ai l’impression d’avoir échoué quelque part, d’avoir échoué avec moi-même, avec nous.
« Crois moi, Nasty, je ne t’aime pas ». Elle part et ferme la porte silencieusement derrière elle. C’est la première fois que j’ai prononcé son nom.
The sea of tranquility, c’est le genre de livre auquel vous pensez tout le temps.
Vous n’avez de répits tant que vous n’aurez pas avancé et fini votre lecture.
Ce livre vous hante pendant que vous le lisez, quand vous vous couchez et que vous rejouez toutes les scènes que vous avez lues jusque là et enfin quand vous l’avez terminé.
"The world should be full of Josh Bennetts. But it’s not. I had the only one."
"Le monde devrait être plein de Josh Bennet. Mais il ne l’est pas. Il n’y en a qu’un seul..."
J’ai aimé chaque aspect de ce livre.
Les dialogues, les descriptions, les personnages, les mystères, l’atmosphère, le garage de Josh, le mutisme de Nastya et même le fait qu’il ne se passe pas grand chose au début…
« You know I meant it. I am human. And male. And not remotely blind. Do you want me to say it again ? You are distractingly, even-if-that-is-not-a-real-word, pretty. You are so pretty that I bullied Clay Whitaker into drawing me a picture of you so I could look at you when you aren’t around. You are so pretty that one of these days I’m going to lose a finger in my garage because I can’t concentrate with you so close to me. You are so pretty that I wish you weren’t so I wouldn’t want to hit every guy at school who looks at you, especially my best friend. »
« Tu sais que je le pensais. Je suis humain. Et un homme. Et je ne suis pas complètement aveugle. Tu veux que je te le redise ? Tu es distrai-aitement, même-si-ce-n’est-pas-un-vrai-mot, mignonne. Tu es tellement mignonne que j’ai forcé Clay à me faire un dessin de toi pour que je puisse te regarder quand tu n’es pas là. Tu es tellement mignonne qu’un jour je vais perdre un doigt dans mon garage car je n’arrive pas à me concentrer quand tu es si proche de moi. Tu es tellement mignonne que je rêve que tu ne le sois pas autant parce que du coup je n’aurais pas envie de frapper tous les garçons du lycée qui te regardent, et surtout pas mon meilleur ami. »
J’ai adoré les personnages secondaires aussi… Surtout Drew qui a su me faire rire avec sa bonne humeur et ses répliques. J’ai aimé ce personnage et ce qu’il cache derrière son image de tombeur…
He shrugs in resignation. « I figure the next time I want to completely destroy all chance of happiness, at least I’ll remember doing it. »
Il hausse les épaules avec fatalisme. «Je me dis que la prochaine fois que je veux détruire toute chance de bonheur, au moins, je m’en souviendrai »
En bref ? J’ai tout aimé : j’ai lu ce livre en apnée, et j’ai finalement appris le secret de Nastya, qui, comme je m’y attendais, m’a brisé le cœur…
I want to run. I want to cry. I want to scream. I want to faint. I want to hurt him, break him, kill him. I want to ask him « why » as if there could ever possibly be a reason
Je veux courir, je veux pleurer, je veux crier, je veux m’évanouir, je veux le blesser, le casser, le tuer. Je veux lui demander « pourquoi » si il est même possible qu’il y ait une raison.
J’ai ri, j’ai pleuré, j’ai frémi, j’ai eu des papillons dans le ventre, l’estomac noué… J’ai vécu ce livre à 2000%, j’y étais, et ce que nos protagonistes vivaient je le ressentais et le vivais avec eux.
" I’m not strong enough, not brave enough, not comforting enough. I’m not enough. I’m no one’s salvation. Not even my own."
" Je ne suis pas assez fort, pas assez brave, pas assez réconfortant. Je ne suis pas assez. Je ne suis le salut de personne. Même pas le mien."
The sea of Tranquility, c’était beau…
« When I look at her now, I think, for just one second, that God doesn’t hate me so much after all. »
« Quand je la regarde maintenant je pense, juste une seconde, que Dieu ne me déteste pas tant que ça finalement. »
Et je l’ai terminé trop vite…
« Every day you save me. »
« Tous les jours tu me sauves »
Vous l’aurez compris, ce livre est un bijou, un must read, un livre comme on en lit peu et qui surpasse tous les autres… J’ai aimé et j’espère sincèrement que vous aussi, vous l’apprécierez autant que moi… Il en vaut le coup.
Un grand merci à Muriel et Alya de m’avoir donné envie de le lire et à Mlle Pointillés (son avis ici) de l’avoir choisi à la place d’Immortels quand on choisissait notre prochaine lecture.
I owe you, girls.
The sea of Tranquility - Katja Millay
Kindle Editions - 448 pages.