J’ai offert ce livre à Mlle Pointillés dans le cadre de notre SWAP « Rire, pleurer, regarder et se chouchouter ».
Il me semble que c’est dans la catégorie « se chouchouter » que je l’avais classé.
Grande erreur. C’est dans les catégories « pleurer » et « rire » que j’aurais du le classer.
Car c’est bien de ça qu’il s’agit dans ce livre qui nous fait passer du rire aux larmes et qui nous fait vivre un palette d’émotions.
Dès le départ, on sait qu’il y a un avant et un après « quelque chose ».
On ne sait pas ce qu’il se passe le jour J mais le fait de commencer chaque chapitre avec un décompte a fait que je ne me suis jamais complètement « relâchée », je n’ai jamais été totalement « à l’aise ». J’avais toujours une pointe d’appréhension même si la première partie est vraiment drôle.
Le ton y est en effet léger. On suit Miles, (qui sera surnommé Le Gros, en contradiction avec sa maigreur) le garçon qui n’a jamais eu d’amis (mais qui le vivait très bien) rentrer dans un internat et se lier d’amitié avec celui qu’on surnomme Le Colonel, son colocataire, avec Alaska, une fille mystérieuse, avec Lara, la roumaine et Takumi, le renard.
Au cours de ma première semaine au Creek, la cafeteria a proposé du poulet frit, du bœuf pané frit et des beignets de gombos qui marquèrent ma première incursion dans le monde délicieux des légumes frits.
Mais rien n’égalait la tortifrite, un plat inventé par Maureen, la cuisinière incroyablement (mais évidemment) obèse de Culver Creek.
Tortilla aux haricots plongée dans un bain de friture, la tortifrite prouva sans l’ombre d’un doute que toute nourriture plongée dans l’huile bouillante s’en trouve grandie. (..) j’ai ressenti en mordant dans l’enveloppe croustillante de ma première tortifrite un orgasme culinaire.
Ma mère se débrouillait en cuisine, mais j’ai eu envie de ramener Maureen à la maison pour Thanksgiving sur-le-champ.
On suit cette bande de jeunes: on les voit se rebeller, tomber amoureux, fumer leurs premières cigarettes, se cacher, faire les 400 coups, monter le maximum de blagues contre le directeur et les « weekendeurs », les autres élèves, ceux qu’on n’aime pas, ceux qui sont riches et qui repartent chez eux le week-end.
- Je n’ai pas le droit de m’asseoir à côté de ma copine ? ai-je demandé.
- Le Gros, un de nous deux est une fille depuis toujours. Et l’autre n’a jamais roulé de pelle de sa vie. Si j’étais toi, je m’assiérais, je ferais le garçon mignon et agréablement réservé de d’habitude.
- D’accord. Tout ce que tu voudras.
Bref, dans cette première partie, on nage en pleine insouciance et les découvertes de Miles, sur les femmes, sur l’amitié et sur la vie, se fait avec humour. Certaines de ses réflexions m’ont vraiment plu. J’ai beaucoup souri, j’ai souvent ri.
- On t’a déjà fait une pipe ?
- Euh… ca tombe un peu comme un cheveu sur la soupe non ?
- La soupe ?
- Tu me demandes ça tout à trac.
- Trrac ?
- Ca te vient d’où ? Qu’est ce qui t’y a fait penser ?
Mais, comme je le disais précédemment, toujours ce compte à rebours, lourd de sous entendus, qui nous empêche de savourer pleinement la légèreté de ces adolescents. Et tant mieux. Tant mieux, je suis contente d’avoir mis un peu de réserve, car je serais tombée d’encore plus haut, ce fameux jour J. (auquel on s’attend quand même ceci dit. Encore plus quand on le lit avant, bien sûr. Mais je ne suis pas la seule. (oui je dénonce, et alors ?) Je crois que j’ai même tenu plus longtemps que Mlle P avant de regarder le premier jour de l’après :D).
Bref après ce fameux jour donc, on bascule dans un autre genre. Là les sourires laissent place aux larmes, la légèreté s’en va, la nostalgie s’installe, comme la boule dans notre gorge…
Cependant, même si le cœur est serré, cette seconde partie est aussi belle que la première, elle est simplement très différente.
Elle soulève de belles interrogations, sur la vie notamment, le désir de comprendre... Notre petite bande perd un peu d’innocence et de légèreté mais ce n’est pas plus mal, c’est un peu un passage obligatoire…
Je suis ressortie de ce livre, émue et le cœur serré, surtout après la dernière « blague » de l’année qui m’a vraiment touchée.
Un très chouette livre en tous cas, touchant et que je vous recommande sans hésiter.
- Je sais que c’est vous.
On l’a regardé en silence. Il lui arrivait souvent de bluffer. C’était peut-être le cas.
- Ne recommencez jamais un truc pareil, a t-il dit. Mais Seigneur « renverser le modèle machiste », on croirait que c’est elle qui l’a écrit.
Puis il a souri et il a refermé la porte.
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