J’avais vraiment envie d’aimer ce livre vu que Cora lui avait attribué cinq étoiles sur Goodreads et que de l’avis de Clarabel et de Francesca, il faisait penser aux livres sur les frères Fuentes de Simone Elkeles !
Je n’ai d’ailleurs pas eu besoin d’en savoir davantage pour me jeter dessus…
J’avais donc vraiment envie d’aimer, voire d’adorer, sauf que malheureusement, ça n’a pas été le cas.
J’ai passé un bon moment, et si je l’ai lu très rapidement et que je n’avais pas envie de le reposer, certains éléments m’ont dérangé et une fois que je focalise sur des détails, je ne vois plus que ça…
Par exemple, la manière qu’à Noah d’ajouter « bébé » à chaque fin de phrase. « Ca va bébé ? » « Parle-moi bébé » « Qu’est ce qui ne va pas bébé », « Tu es belle bébé ». Entre ça et les mots « sirène » et « nymphe » qui apparaîssent trois fois par page, j’avoue qu’arrivée à la fin, si je voyais encore une fois le mot « bébé » ou « sirène » écrit quelque part, je risquais de perdre la maitrise de mes nerfs !
Aussi, et c’est le point principal qui m’a déplu dans ce livre : le langage « djeun's » (dû à la traduction ?). Je ne trouve pas ça naturel du tout. Tous les jeunes ne parlent pas en verlan (du moins je l’espère) et même si c’est le cas, je trouve ça très désagréable à lire et sans valeur ajoutée.
Si Noah avait dit « je me suis fait prendre » au lieu de « pécho » ou « n’importe quoi » au lieu de « n’importe nawak » ça ne l’aurait pas rendu moins « adolescent » pour autant.
Malheureusement, entre les vocabulaires qui se veulent « jeunes » et les tournures de phrases grammaticalement incorrectes (du fait du verlan), j’ai du rouler des yeux et grincer des dents une bonne cinquantaine de fois au bas mot…
Et puis, je n’ai pas besoin de mots tels que « zarbi », « daron » ou « meufs » pour me plonger dans une ambiance adolescente. Ici, le contexte du lycée (la cafet, les cours, les bals, etc) aurait suffit à me faire retrouver mes 17 ans. Nul besoin des expressions « jeunes », qui ne font pas naturelles et qui, à contrario, m’ont clairement empêché de m’identifier aux personnages.
" J'ai entendu mon téléphone vibrer dans ma poche, et je n'ai pas été le seul : Isaiah et Rico se sont redressés sur leurs chaises.
Mon coeur a bondi dans ma poitrine : le nom d'Echo était affiché sur l'écran.
- Hutchins ? a crié M.Foster ?
Pécho ! Décidément, pas très discret, ce vibreur !"
En outre, certains personnages secondaires comme le père et la belle-mère m’ont été totalement antipathiques et les retournements de situations (ou devrais-je dire raccourcis ?) de la fin n’ont pas réussi à m’ ôter ce sentiment…
(et puis, j’avoue que j’ai du mal avec le concept du mari qui trompe sa femme avec la baby sitter mais ça n’engage que moi).
Par contre, le choix d’Echo, à la fin, par rapport à eux m’a un peu sidéré, tout comme je n’ai pas compris pourquoi elle tenait absolument, pendant tout le livre, à rester copine avec Grace qui ne lui parle pourtant que quand elle est populaire et qui l’évite quand elle est montrée du doigt… Echo est pourtant une fille intelligente (et elle a de "vraies" amies), mais la recherche de cette amitié pourrait faire penser l’inverse…
- Qu'est ce qui se passe Noah ? T'en tires une tronche !
- Echo lui a téléphoné pendant le cours de maths et il a loupé l'appel, alors forcément, il a les boules, lui a répondu Isaiah.
- N'importe nawak, ai-je dit d'un ton brusque.
D’un autre côté, beaucoup de sujets difficiles sont abordés dans ce livre. Noah, depuis la mort de ses parents, passe de foyers en foyers et se bat quotidiennement (tout en fumant des joints) pour obtenir la garde de ses frères. Echo, quant à elle, malgré son prénom improbable, était la star du lycée jusqu'à un accident qui l'a traumatisé. Entre un père qui veut tout contrôler, une belle-mère qui était sa baby sitter, un frère décédé, un accident dont elle n'a aucun souvenir, et sa mère qui est pour le moins particulière, Echo essaye, tant bien que mal, de ne pas perdre la tête et de se souvenir de ce qui s'est passé.
Des sujets difficiles donc, abordés avec justesse, il faut bien l'avouer, et une histoire qui se lit très facilement et très rapidement.
Noah et Echo forment par ailleurs un beau couple qui a tout à fait lieu d’être étant donné qu'ils se comprennent et qu'ils ont besoin l'un de l'autre.
Seulement, même si je l’ai apprécié, je suis restée en dehors de leur histoire qui ne m’a pas donné de papillons dans le ventre.
Enfin, j’ai trouvé les derniers chapitres trop vite expédiés. On attend pendant tout le livre d’en savoir plus sur l’évènement qui a changé la vie d’Echo, et ça retombe un peu comme un soufflet. Pareil pour Noah qui se bat pendant 400 pages pour une cause qu’il décide de laisser tomber en l’espace de quelques pages. Heu ? Tout ça pour ça, vraiment ?! Trop facile, trop de raccourcis. Dommage.
"Je tirais sur ses boucles qui rebondissaient dès que je les lâchais. C'était vraiment marrant, comme jeu. Très plaisant, même." (Noah a 17 ans, pas 12, si vous vous posiez la question).
Alors oui, ça ressemble un peu à Perfect Chemistry, mais malheureusement, là où Alex est un vrai bad boy, avec un entourage de bad boy et un passé dans les gangs, Noah n’est qu’un adolescent qui a eu une vie facile et une bonne éducation avant la perte de ses parents. Ce n’est qu’un adolescent qui était populaire et qui a décidé de dire des gros mots, de parler en verlan, de se tatouer et de fumer des joints. Du coup, son côté bad boy n’est pas crédible.
Et puis, là où Perfect Chemistry m’a donné des papillons dans le ventre, Hors Limite m’a tout au plus donné le sourire.
Je n’ai pas ressenti toute la panoplie d’émotions que j’aurais aimé vivre, j’ai été agacé par l’écriture et le vocabulaire et j’ai trouvé la fin trop vite expédiée : c’est donc une déception pour moi.
Mais je suis sûre que beaucoup aimeront car la majorité ont aimé ! Peut-être ne faut-il juste pas avoir trop d’attendre pour ce livre ?
"J'ai ouvert la bouche sans qu'il en sorte aucun son. Rico et ses cousins étaient morts de rire. Je devais vraiment avoir l'air idiot. Et puis, sans prévenir, Echo m'a fait un clin d'oeil, et mon moral est remonté en flèche. J'adorais quand elle me cherchait des noises ainsi."
Les avis de mes co-lectrices Simi et Sab qui ont plus aimé que moi malgré un ressenti général similaire, et celui de Mlle Pointillés qui, je crois, me rejoint complètement.
Je vous invite également à lire les avis opposés au mien de Clarabel pour qui "Cette lecture se révèle un vrai tourbillon d'émotions, avec des coups de griffe, des révélations attendrissantes, de doux mots d'amour, de la colère et de la folie, de l'impuissance aussi face à tant d'issues improbables" et de Francesca qui a adoré ce que j'ai détesté : "Le romantisme de Noah est juste magnifique avec les petits surnoms qu’il donne à Echo entre "ma sirène", "ma nymphe", etc... J'ai fondu devant ce héros si mignon."
Hors Limites - Katie McGarry
Harlequin (Collection Darkiss) - 487 pages