"Je n'ai jamais haï les Juifs en tant qu'individus - toi, par exemple, je t'ai toujours considéré comme mon ami-, mais sache que je parle en toute honnêteté quand j'ajoute que je t'ai sincèrement aimé non à cause de ta race, mais malgré elle. (...). Tout en t'écrivant, et en me laissant aller à l'enthousiasme suscité par ces visions si neuves, je me dis que tu ne comprendrais pas à quel point tout cela est nécessaire pour l'Allemagne.
Tu ne t'attacheras, je le sais, qu'aux ennuis de ton propre peuple. Tu refuseras de concevoir que quelques-uns doivent souffrir pour que des millions soient sauvés. Tu seras avant tout un Juif qui pleurniche sur son peuple. Cela, je l'admets. c'est conforme au caractère sémite."
C'est l'histoire d'une correspondance.
Une correspondance entre deux amis et associés.
Max est resté aux USA, Martin est rentré en Allemagne.
On assiste à la déchéance de cette relation. De cette amitié.
Nous sommes spectateurs du mal qu'ils se font l'un l'autre. De l'incrédibilité et des émotions qu'ils ressentent face aux choix et aux actes de l'autre. Du supposé Ami... Et nous aussi on est incrédules. Plus on lit les lettres, plus on est meurtri.
Quel livre ! Incroyable. Je suis sortie patraque de cette lecture.
En effet, si la première partie du livre est attendue, j'avoue que la seconde m'a beaucoup secouée. Quand j'ai réalisé ce qu'il se passait, je n'en revenais pas...
Un livre court et pourtant très prenant: Oui, seulement 83 pages et beaucoup d'émotions. Quand je pense que cette nouvelle a été écrite en 1938 je suis bluffée!
Je vous le conseille vivement !
Ce livre rentre dans le cadre du Challenge épistolaire.
3/5