ATTENTION SPOILERS
Il fut un temps pas si lointain où la famille Bridgerton et moi nous entendions à merveille.
Je les aimais comme si je les connaissais. Je couinais. Mon ventre papillonnait. (Coucou Colin).
Bref, c’était l’amour.
Mais voilà, il a fallu qu'Eloïse et Sir Philip viennent tout gâcher. Sic.
Disons le d’emblée : Sir Philip m’a insupporté (c’est un euphémisme) du début à la fin.
Veuf (sa femme s’est suicidée l’année précédente) (et on la comprend, le divorce n’existait pas à cette époque), il n’a pas fait l’amour depuis la naissance de ses enfants, 8 ans plus tôt (je vous rappelle que nous sommes dans une romance, et la femme du héros ne voulait pas coucher avec lui. Ahem) (une femme pleine de bon sens ceci dit). Outre le fait qu’après 8 ans d’abstinence, il soit sûrement en manque, Philip, a une passion dans la vie : Pas l’escrime non. Pas la bagarre non plus. Et, non, bien sûr, pas les filles de joie. Pas l’alcool non plus. Non non, Philip est passionné par: la botanique (une passion des plus viriles, vous en conviendrez). Il passe donc ses journées dans sa serre (il mène une vie tout à fait exaltante) à s’occuper de ses fleurs au lieu de s’occuper des ses jumeaux de 8 ans qui se font tabasser par la nounou sans qu’il s’en rende même compte (bon ok, tabasser est un grand mot).
Son but dans la vie est de fuir ses enfants, de les voir le moins possible et d’éviter de les gronder quand ils font des bêtises. (Un homme paternel et autoritaire quoi).
Son autre but dans la vie (à pars planter des choux, à la mode, à la modeuuuuh), est donc de se trouver une épouse qui voudra bien 1. s’occuper et éduquer ses gosses à sa place, et 2. baiser. (dans cet ordre) (mais c’est amené avec un peu plus de subtilité peut-être).
C’est là qu’Eloïse, notre Bridgerton de 28 ans (vieille fille donc) tombe à pic.
Après avoir correspondu pendant un an avec Sir Philip, elle décide de venir lui rendre visite quand elle commence à être jalouse de sa meilleure amie qui s’est mariée. (la garce a eu le culot de ne pas rester célibataire le temps qu’Eloïse trouve un mec) (ce que les amies peuvent être égoïste, c’est fou). Bref, trop de jalousie peut miner. Eloïse en sait quelque chose. Elle s’enfuit donc chez Sir Philip qui lui a bien caché l’existence de ses deux garnements. (Honnête avec ça).
Et là. Là. Hé ben, ce n’est pas le coup de foudre. (et ça se comprend si vous voulez mon avis) (comment ça vous ne le voulez pas ?) (mais pourquoi vous lisez ce billet alors ?).
Elle se rend bien compte que Sir Philip est un gros naze (bon d’accord ce n’est pas exactement dit comme ça) mais elle décide de rester quand même et de lui laisser sa chance (perso j’aurais préféré finir bonne sœur)(comment ça je ne suis pas crédible ?).
Vous vous en doutez, tout est bien qui finit bien. Les deux monstres vont aimer Eloïse, cette dernière et Philip vont tomber amoureux (et coucher) (la serre de Philip soit louée) (d’ailleurs ils ne vont même pas le faire dans la serre)(dommage), et la nounou qui frappe les enfants à coup de livres et de baguettes va être virée. (comment ça cette information n’est pas le moins du monde intéressante ?) Ah ! En parlant d’informations, j’allais en oublier une de la plus haute importance (même si, en vérité on s’en fout comme de notre première gorgée de coca) : Philip se faisait battre quand il était enfant. (ce qui explique cela)(ou pas)(moi je préfère quand les enfants battus deviennent des gros pervers sado-maso plutôt que des passionnés de fleurs)( Viszs et Christian, si vous me lisez…).
En tout cas, entre le moment où Eloïse débarque chez Philip (page 5) et la happy end, il ne se passe quasiment rien, on s’ennuie, le style est à pleurer, Julia Quinn nous sort des phrases et des métaphores qui font passer JR Ward pour Proust (et dieu sait que les métaphores de Ward ne sont pas de toute subtilité), et Philip est à claquer du début à la fin tant il manque de caractère et tant il fuit ses responsabilités.
Finissons sur quelques phrases qui valent leur pesant de skittles. (oui je l’ai déjà sorti celle-là mais que voulez-vous : 1. Je ne m’en lasse pas. 2. Je préfère les skittles aux cacahouètes.).
« Philip insinua sa langue entre ses lèvres tel un serpent de feu dont la danse infernale lui arrachait des gémissements de plaisir. »
--> Et c’est quoi un serpent de feu au juste? (que je l’explique à mon mari).
« Eloïse sentit la main de Philip se poser sur le seuil du temple de Vénus. (le temple de Vénus ? Really ?). Et dire que jamais elle-même n’aurait osé ne serait-ce qu’en gravir les premières marches.
--> Julia Quinn est donc en train de dire que son héroine ne s'est jamais touchée. Mais où va le monde mes amies ?
« - Philip, vous êtes si… si… puissant.
- Ne savez vous donc pas que c’est exactement ce qu’un homme rêve d’entendre ? »
--> Oh oui, Philip, vous êtes si, si puissant. (et j’adore la réponse de Philip) (c’est sûr que c’est pas feu son ex-femme qui devait lui dire ça).
« Philip plaqua alors son ventre contre le sien et retrouva (c’est comme la bicyclette ça s’oublie pas) l’entrée soyeuse du temple interdit. »
--> Entre Interdite ? (Ou pas).
« - Comment choisir alors que chaque heure que je passe en votre compagnie m’apporte un bonheur sans cesse renouvelé ? Chaque semaine, chaque mois, chaque année…. Philip mit alors toute son âme dans le baiser qu’il lui donna. (comment on met son âme dans un baiser ?).
Il l’aimait tant.
- Chaque seconde passée à vos côtés, Eloïse. »
-->Je crains que Philip n’ait oublié « siècle » et « décennie » dans ses notions temporelles.
Bon, on me souffle à l’oreillette que la suite est mieux… Et comme vous le savez la chaire est faible (enfin la mienne en tout cas) : je lirai donc le tome consacré à Francesca et j’espère que l’entrée de son temple de Venus ne sera pas interdit… Affaire à suivre donc.
La chronique des Bridgerton, tome 5 : Eloise - Julia Quinn
J'ai Lu (Aventures & Passions) - 277 pages.