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Souvent, m’éveillant le front en sueur, je m’apercevais que j’avais continué à jouer en dormant.


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Je ressors encore une fois sous le charme de l’écriture de Stephan Zweig. Quelle plume ! Quel style ! Il a le don de nous embarquer dans ses histoires, de faire ressentir les émotions des personnages, de nous toucher.

 

Lors d’une traversée en bateau de NY à Buenos Aires le narrateur a l’occasion de jouer, avec d’autres personnes, contre le champion mondial d’échec, Mr Czentovic, un homme inculte, pédant et très sur de lui.

Assurément je connaissais par expérience le mystérieux attrait de ce « jeu royal », le seul entre tous les jeux inventés par les hommes, qui échappe souverainement à la tyrannie du hasard, le seul où l’on ne doive sa victoire qu’à son intelligence ou plutôt à une certaine forme d’intelligence.


Durant cette partie, une autre personne fait son entrée et va conseiller nos amateurs, les sauvant ainsi d’une défaite cuisante.
Tous se demande alors, notre champion du monde inclus, qui est ce nouveau venu, Monsieur B, qui assure n’avoir pas joué depuis 20 ans ?

On apprend très vite qu’il était prisonnier pendant l’occupation Nazi, et qu’au lieu d’être envoyé aux camps, il a été enfermé et isolé dans une pièce blanche avec pour seul ornement, un lit. Seul pendant des mois, sans personne à qui parler, sans rien à faire, ne pouvant s’empêcher de se remémorer les interrogatoires auxquels il est fréquemment soumis.

Le lien avec les échecs, je vous laisse le découvrir. Sachez juste que ce personnage complexe est très bien décrit, on suit son parcours et la naissance de la folie, inévitable.
 

La joie que j’avais à jouer était devenue un désir violent, le désir une contrainte, une manie, une fureur frénétique qui envahissant mes jours et mes nuits. Je ne pensais plus qu’échecs, problèmes d’échecs, déplacement de pièces.
Souvent, m’éveillant le front en sueur, je m’apercevais que j’avais continué à jouer en dormant.

Pendant tout le livre la tension monte crescendo jusqu’à atteindre son paroxysme vers la fin, lors d’un face à face fascinant, qui m’a limite angoissée. La différence entre le Mr B qui compte son histoire et le Mr B qui joue face au champion est saisissante pour ne pas dire flippante. 

« Encore une partie ? demanda-t-il.
- Mais certainement ». répondit M. B…, avec un enthousiasme qui me fit une fâcheuse impression…

 

Ce récit m’a envoûtée depuis la première jusqu’à la dernière page tant il est intense, prenant et angoissant.
Je ne peux que le recommander.




Le joueur d'échecs - Stefan Zweig
Editions Le livre de poche - 95 pages

Classique final 3 4 (et on ne se moque pas !)
 

 

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M
J'en suis toujours à 1, comme tu peux t'en douter.<br /> <br /> Et toi, à quelle page en es-tu? :D
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C
<br /> <br /> Qui me parle ?<br /> <br /> <br /> <br />
P
Pas envie ;-)
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C
<br /> <br /> Pourtant il est top  !<br /> <br /> <br /> <br />
P
Je l'ai lu mais je ne m'en rappelle plus. Y a des fois, je me fais peur. Par contre, mon mari adore ce livre et cet auteur (et il se souvient pourquoi)
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C
<br /> <br /> LOL :-)<br /> Peut etre que si tu relis ce livre ou un autre ça te reviendra ?<br /> <br /> <br /> <br />
L
Je note ! :)<br /> <br /> Pas encore lu cet auteur mais j'ai "Voyage dans le passé" *si je me souviens bien du titre ^^ * dans ma bibli.<br /> Yapluska :D
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C
<br /> <br /> Celui là je l'ai pas !!!<br /> <br /> <br /> <br />
A
C'est le premier texte de Zweig que j'ai lu et je m'en rappelle encore très bien ! C'est dire si j'avais aimé !
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C
<br /> <br /> Je pense que je m'en souviendrai longtemps aussi...<br /> <br /> <br /> <br />