Scandale dans une pension de famille de la Côte d’Azur. Mme Henriette s’est enfuie avec un homme qu’elle ne connaissait que depuis un jour, laissant ainsi derrière elle son mari et ses deux filles.
Tout le monde en parle, tout le monde critique, tout le monde médit. Tous, sauf notre narrateur qui y voit un acte passionnel. Les discussions vont bons trains et personne ne se range à son point de vue. Personne ou presque : il y a aussi cette vieille dame anglaise, Madame C. qui, émue par la compréhension de notre narrateur face à la « déserteuse », décide de se confier et de lui raconter 24h de sa propre vie.
Quel livre magnifique mes amies ! Sublime ! Et qui traite encore une fois si bien de la passion. Passion pour un homme, passion pour le jeu…
A travers cette nouvelle, Zweig décrit l’ambivalence de la passion et nous démontre que, si belle et convoitée soit-elle par certains aspects, elle peut également nous pousser à réaliser des actes dont nous ne nous imaginions pas capable, voire nous détruire.
Zweig m’a complètement entrainé dans son histoire. Par sa plume, une fois de plus si belle et si poétique, j’ai été transportée, du début à la fin.
J’étais, non plus lectrice, mais l’interlocutrice directe de cette vieille dame qui raconte vingt-quatre heures de sa vie.
Je me suis retrouvée avec elle, à sa place même, à Monte-Carlo, assise à cette table d’un casino. J’ai regardé les mains qu’elle épiait, j’ai ressenti ses tumultes, ses interrogations, ses décisions comme si c’est à moi qu’elle s’adressait, voire comme si je les vivais. Et j’ai été prise… Prise dans le tourbillon de ces vingt-quatre heures qui défilent trop vite et que l’on voudrait arrêter, prise par la fièvre de cette passion…
Et alors, j’ai tourné les pages frénétiquement, je me suis même maudis de lire trop lentement ! Vite vite, savoir, vite vite, connaître la fin, tout en la craignant, car plus je voyais les pages restantes s’amoindrir, plus mon cœur se serrait. Car on le sent, ça ne va pas bien se terminer. Et voilà que l'étau se resserre et que l'on se sent oppressé.... oh, vite, oui, finissons-en !
Ahhh, j’ai aimé cette histoire émouvante, enivrante et triste. J’ai été surprise, j’ai pesté, j’ai espéré. J’ai été passionnée.
Je ne peux que vous conseiller cette lecture. Pour ma part il ne fait aucun doute que je vais continuer la découverte de cet auteur.
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Vingt-quatre heures de la vie d'une femme - Zweig
Editeur : Livre de Poche, 159 pages
Titre Original : Vierundzwanzig Stunden aus dem Leben einer Frau